dimanche 4 mars 2018

Les cosmonautes ne font que passer - Elitza Gueorguieva

Lu en : Novembre 2017


« Ton grand-père est communiste. Un vrai, te dit-on plusieurs fois et tu comprends qu’il y en a aussi des faux. C’est comme avec les Barbie et les baskets Nike, qu’on peut trouver en vrai uniquement si on possède des relations de très haut niveau. Les tiennes sont fausses… » 


Spoïl en italiques

Je devais lire ce roman dans le cadre d’un concours. Je reste assez mitigée sur ma lecture.

J’ai beaucoup aimé l’histoire, que j’ai trouvé très belle. J’ai eu l’impression d’être un peu dans un journal intime. Le rythme n’est ni trop lent, ni trop rapide : juste ce qu’il faut ! L’autrice nous donne à voir comment les grands bouleversements historiques influencent sur le quotidien de chacun, et plus particulièrement sur les pensées et l’évolution d’une enfant.

J’ai adoré le côté historique ! J’ai beaucoup aimé en savoir plus sur la Bulgarie, sur les conditions de vie sous lesquelles vivaient les habitants. De plus, après la chute du Mur de Berlin, on va découvrir comment la culture occidentale s’installe petit à petit en Bulgarie. C’est d’autant plus intéressant de découvrir tout cela à travers les yeux d’une enfant.

J’ai bien aimé suivre la narratrice, mais parfois, j’avais envie de la secouer parce qu’elle faisait n’importe quoi. Elle m’a fait rire, notamment avec ses petites expressions, mais elle m’a beaucoup fait réfléchir. On la voit évoluer tout au long de ce roman, et on a envie d’être sa grande-soeur pour l’aider à affronter ce qu’il se passe dans son pays. Grâce à elle, je me suis rappelée de mes rêves et des héros de mon enfance. Tout simplement, je me suis attachée à elle.

Dès le début, je n’ai pas eu un bon feeling avec Constantza, l’amie de la narratrice. Je l’ai trouvé superficielle. Parfois, je trouvais qu’elle utilisait ce côté de fille « riche » à son avantage, et je n’ai pas aimé ça.

L’amitié entre la narratrice et Constantza m’a énervé. En effet, elles sont amies, puis elles s’engueulent pour redevenir amies ensuite. Et cela, tout le temps !

L’utilisation de la seconde personne du singulier est une idée originale ! Au début, j’ai eu dû mal, mais cela permet de se mettre à la place de la narratrice. Toutefois, ça ne m’a pas tellement convaincu, car je ne me sentais pas concernée par ce « tu ». A la place, j’imaginais une jeune fille. Je suis un peu déçue de ne pas avoir été concernée.

Les dialogues sont insérés dans le texte, sans tirets ni guillemets. Parfois, j’étais perdue, surtout quand les dialogues sont assez longs.

Plusieurs fois dans le roman, nous avons une longue phrase de description pour introduire un personnage important. Au début, ça allait parce que je trouvais ça normal que l’on nous explique le rôle de chaque personne. Ensuite, cela rendait l’histoire plus lourde.

Rien qu’avec le titre, j’ai su que j’allais rigoler ! Certaines tournures de phrases et les titres des chapitres m’ont fait sourire. Mon moment drôle préféré est lorsque la grand-mère emmène la fillette à l’église pour la baptiser, puis apprenant cela, le grand-père l’emmène à un meeting communiste.

J’ai ressenti de la mélancolie et de la tristesse quand la narratrice évoque son grand-père, notamment vers la fin. Ces sentiments m’ont pris aux tripes pour des raisons personnelles. De plus, cela fait réfléchir à la façon dont on s’occupe de nos proches et de la place qu’ils prennent dans notre vie.

La couverture m’a intrigué et m’a donné envie de lire ce livre. Elle représente très bien le roman. La guitare électrique évoque le tempérament fort et « électrique » de la narratrice. L’image du cosmonaute est un métier de rêve pour tout enfant (surtout pour la narratrice), mais aussi un symbole à cette époque de la Guerre Froide (conquête spatiale). Le cosmonaute évoque aussi la découverte de nouveaux mondes, et on pense à l’après-communisme. Le câble débranché se monde annonciateur de la fin du communisme et de la fin du roman.

J’ai beaucoup aimé le style d’écriture de l’autrice. Il est très agréable à lire, malgré quelques points négatifs cités ci-dessus. C’est très prometteur et je félicite Elitza Gueorguieva.


Un bon roman qui est intéressant malgré des points négatifs. J’ai adoré le côté historique et l’histoire.


★★☆☆
15/20

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