« - On traversait un passage à vide. On fréquentait une université différente, on essayait tant bien que mal de s'aimer malgré l'éloignement, et on était jeunes. Et ça ne signifiait rien, pour elle. Elle a trop bu lors d'une soirée, elle s'est laissée séduire par un garçon... avant de se souvenir quel gars fantastique j'étais. Mais quand elle me l'a avoué, j'ai cru mourir de douleur. Rien ne m'avait autant blessé de ma vie. Je voulais me venger; je voulais la tromper, pour qu'elle sache quel mal ça faisait ; je voulais crever ses pneus, vider son compte bancaire, brûler tous ses vêtements. Cependant, j'avais beau être fou de chagrin, jamais, pas une seule seconde, je n'ai pensé à la frapper, à lui faire du mal physiquement.
J'avais plutôt envie de la prendre dans mes bras et de pleurer sur son épaule.
Il poursuit en me regardant droit dans les yeux :
- Quand j'imagine Ryle en train de te frapper... c'est absurde mais ça me fiche dans une colère noire. Parce que je l'aime. C'est vrai. C'est mon meilleur ami depuis qu'on est gosses. Mais je le déteste aussi d'être ce qu'il est : imparfait. Rien de ce que tu as fait ou pourrais faire ne peut excuser qu’un homme en colère porte la main sur toi. N’oublie jamais ça, Lily. Tu as pris la bonne décision en le quittant. Tu ne dois jamais t'en sentir coupable. Tout ce que tu dois ressentir, c'est de la fierté.
Même si j'ignorais à quel point tout cela pouvait me peser, ses paroles m'enlèvent un poids énorme. J’ai l'impression de flotter.
Je ne sais pas si ces mots pourraient signifier davantage, venant d'une autre personne. Obtenir d'un homme tel que Marshall la validation en quelque sorte de mes actes me rassure, d'une certaine manière. Me rassure et me donne... une impression de puissance.
- Tu te trompes, Marshall. Tu es très bon dans ce genre de situation, au contraire.
Il sourit puis m'aide à me relever. Je le laisse ramasser ses sacs, et je rentre dans leur appartement pour retrouver ma fille et la serrer très fort dans mes bras. »
« J’aimerais savoir où il habite. Je passerais lui faire un petit câlin comme celui qu’il m’a offert hier soir. Je n'aime pas le savoir pris dans une situation aussi ingérable, mais d'un autre côté, je suis contente pour lui.
Je n'imagine pas à quel point il a dû se sentir seul depuis qu'on s'est rencontrés, sans aucun membre de sa famille avec lui.
Et ce pauvre gamin. C'est un peu une nouvelle version d'Atlas, comme si un enfant rejeté par sa propre mère n'était pas assez.
Mon téléphone tinte à côté de moi sur le lit, annonçant un message. Je souris en voyant que ça vient de lui. Et encore plus quand j’en constate la longueur.
"Merci du réconfort que tu apportes à ma vie. Merci de toujours être là, comme un phare, pour me guider lorsque je suis perdu. Que tu brilles dans la nuit pour moi volontairement ou pas, je t'en suis reconnaissant.
Tu m'as manqué. J'aurais absolument dû t'embrasser."
Au comble de l'émotion, je lève la main vers ma bouche, et, de l'autre, je tape ma réponse.
"Josh a de la chance de t'avoir dans sa vie, maintenant."
Quelques secondes plus tard, je vois qu'il l'a lu. Je lui en envoie un autre.
"Et tu as raison.
Tu aurais absolument du m'embrasser."
Atlas accuse également réception de ce message. »
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